L'Om 20ans de passion

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Marseille fete le titre de champion

Plus de 80 000 supporters ont fêté les Champions de France, dimanche à Marseille. Récit et photos au cœur de célébrations mémorables.

06h00 : Les premiers supporters arrivent quai du Port. Pour la plupart, ils viennent de loin. Ils se sont rendus à Marseille spécialement pour vivre ce week-end historique, et veulent être aux premières loges. « Dix sept ans qu’on attend ça… On peut bien attendre quelques heures… »

13h00 : La boutique de l'OM sur la Canebière est ouverte pour l'occasion. Le t-shirt "champion" s'arrache. Bientôt, de nombreux supporters l'arboreront aux terrasses des cafés. D'autres prennent la pose devant le grand maillot déployé sur la façade du Quick, sur le Quai des Belges.

13h30 : Il n’y a plus un mètre carré vide à proximité de l’Hôtel de Ville. La rue est noire de monde. Ou plutôt bleue et blanche. Des chants s’élèvent. L’écho les ramène jusque de l’autre côté du Vieux-Port, près du Pharo, là où sont stationnés les deux bus à impériale décorés dans la nuit pour le défilé.

14h00 : Une dizaine de supporters attendaient devant le centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus en début d'après-midi. A l'intérieur du site, de nombreux motards de la police nationale patientent. Il est autour de 14h30 quand les minibus qui transportent les Olympiens quittent les lieux sous bonne escorte policière pour rallier le Quai de Rive Neuve. Le trophée du Championnat est couvé. Guy Cazadamont (dir. Sécurité et organisation) veille sur lui.

14h50 : Quai de Rive Neuve. Les joueurs de Didier Deschamps, et la délégation se scindent entre les deux bus. Un trophée dans chaque véhicule. La Coupe de la Ligue sera en bonne compagnie. Elle trônera dans celui du Président Dassier, Margarita Louis-Dreyfus, Vincent Labrune, José Anigo. A l’étage, le Mistral souffle terriblement.

15h00 : Le coup d’envoi est donné. A petite allure, les deux bus s’engagent sur le bitume. Et dès la place aux Huiles, des centaines et des centaines de supporters préfigurent un accueil monstre. Les fenêtres des immeubles sont décorées. Quand ce ne sont pas des fumigènes qui sont agités. Des dizaines de personnes s’entassent sur chaque balcon, appareils photos en main.
A l’arrière du 2e autocar, Lucho, Brandao, Morientes, Andrade et Kaboré ouvrent grand les yeux, et envoient des baisers en direction du public.

15h15 : Les groupes de supporters avec leurs banderoles ouvrent fièrement le cortège à pied au milieu de la foule massée sur les voies de circulation, tandis que les bus convoient sur le trottoir.

15h35 : Michel Chatron du staff électrise le public, micro en main ! Tout le répertoire y passe. « Qui ne saute pas n’est pas Marseillais », bondit la foule. Des drapeaux ciel et blanc, français, algérien, marocain, tunisien, corse, basque, argentin, catalan, berbère, balayent l’assistance. Margarita Louis-Dreyfus capte chaque instant, et les apprécie à leur juste valeur : « Je suis heureuse d’être avec ces supporters merveilleux. Je dis merci à notre d’équipe d’avoir fait que le rêve de Robert devienne réalité ».

15h30 : A l’avant du premier bus, Mbia ne lâche plus Hexagoal. La foule s’épaissit sur le chemin de la Mairie. Des écrans géants diffusent OMtv en direct.
La fabrique à souvenirs fonctionne à plein. Personne n’en perd une miette. « Et regarde là, ils sont partout ! », désigne un Koné tout sourire en direction de supporters juchés, on ne sait comment, tout en haut de panneaux de signalisation. A côté de lui, Bonnart immortalise avec son appareil photos.
« C’est un bonheur incroyable. Tout le monde voit là ce que représente l’OM », savoure José Anigo.

15h45 : Fin du parcours dans un brouhaha à déchirer les tympans. Les joueurs gagnent l’Hôtel de Ville, grâce à une passerelle barrée d’une grande banderole « Marseille : Champion 2010, Capitale 2013 ». La cité phocéenne sera en effet Capitale européenne de la Culture dans trois ans.
Sur le praticable installé face au balcon, des dizaines de photographes et de cameramen sont déjà positionnés. Prêts à figer pour l’Histoire l’image du capitaine brandissant le trophée. La sono n’en finit plus de faire reprendre « We’re the champions » à tue-tête aux supporters. Le public s’embrase, sous une tonne de papelitos.  « Ce sont des moments à vivre », n’en revient pas Mbia.

16h00 : Un surpuissant « Aux Armes », dédié à Robert Louis-Dreyfus retentit. Le temps fort d’une journée qui n’en a pourtant pas manqué. Perchés sur le balcon de la Mairie qui en déborde, les Olympiens sont en communion totale avec leurs 80 000 supporters. Lunettes de soleil et sourires radieux, Valbuena qui chante, Taiwo, énorme, micro en main, qui harangue la foule en vrai «showman» puis le speaker qui récite les noms des champions les uns après les autres devant la foule hystérique. «Ohéohéohé, champion, champion !» C’est purement grandiose.

16h15 : La parole est désormais aux joueurs. Le micro passe de main en main et chacun met le feu face au peuple marseillais. Taiwo et Mbia en tête de gondole, les chants s’enchaînent. Et le coach de pouffer de rire quand de douces paroles s’élèvent à destination de la Capitale.
« Merci », lit-on sur une grande banderole accrochée devant le bateau Le Marseillois. Le mot juste, tout comme la phrase inscrite sur le maillot géant arrimé sur l’Hôtel de Ville : « La victoire de tout un peuple ».

16h30 : Les Olympiens saluent une dernière fois, sur fond de «Seven nation army» des White Stripes. A l’intérieur, Jean-Claude Gaudin félicite chaleureusement les Champions de France.
Comme malheureusement trop souvent lors de grands rassemblements populaires, c’est à la fin de celui-ci, alors que la foule commençait à se clairsemer, que quelques heurts éclatent à cause de plusieurs poignées d'individus. Tristement prises pour cible, les forces de l’ordre doivent recourir à des gaz lacrymogènes pour ramener le calme.
Les joueurs ont quitté les lieux depuis longtemps. Retour à la Commanderie, avant le départ demain pour le Maroc pour un stage post-saison où les images de cette fête démentielle n’en finiront pas de danser dans les têtes…

Récit : Laurent Oreggia et Emmanuel Jean
Photos : Yannick Parienti, Laurent Oreggia et Frédéric Rostain



16/05/2010
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